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Christophe Asselin - juil. 5, 2021

Les Français face aux médias, à l'information et aux fake news : les chiffres

De nombreuses études ont été réalisées en France et à l’international sur le regard et les usages des populations face à leur médias, à l’information et aux fausses informations. En effet, pour mieux comprendre la vitalité et la viralité des fake news, une des clés est le contexte de la consommation de l’information et plus largement, le sentiment de confiance ou non dans les institutions. Afin de voir plus clair sur le poids et l’effet des “fake news” chez les Français, nous nous sommes penchés sur les enseignements d’études consacrées aux médias, à l’information et à la désinformation. On utilisera dans ce billet le terme générique “Fake news” pour désigner en fait tout un univers complexe d’infox et autres fausses informations sur les médias sociaux.

 

I. Les Français, les médias et l’information, en chiffres
1. Le regard des Français sur l'information et les médias : la méfiance

2. Les modes d’accès et l’usage de l’information
II. Les Français et les fake news, en chiffres

1. L’exposition aux “Fake News”
2. La diffusion des “Fake News”

3. Fact-Checking et lutte contre les fake news

 

 

 

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I. Les Français, les médias et l’information, en chiffres

 

1. Le regard des Français sur l'information et les médias : la méfiance

La France fait partie des pays qui font le moins confiance aux médias d’actualités. En fait, sur 46 pays étudiés par le Reuters Institute (1), à la question "pensez-vous pouvoir faire confiance à l'actualité la plupart du temps ?”, 30% des Français interrogés seulement ont répondu oui, plaçant la France en peloton de queue pour 2021. C’est toutefois mieux qu’en 2020, où, avec 23%, notre pays se plaçait à l’avant dernière place devant la Corée (du Sud).

 

Confiance dans les médias d'actualité dans le monde (en pourcentage) - Digital News Report 2021

Confiance dans les médias d'actualité dans le monde (en pourcentage) - Digital News Report 2021

 

La défiance envers les médias s’inscrit en fait dans un contexte plus global de défiance envers les institutions en général, défiance dont les racines sont multiples, profondes et au développement régulier (vie politique, territoires, antagonisme Paris-Provence, méfiance envers les élites, inégalités…)

Ainsi, si les Français accordent en 2021 une certaine confiance aux ONGs (52%) et aux entreprises (51%), c’est seulement 50% pour les gouvernements. Mais le chiffre le plus bas des institutions en France étudiées par le dernier Edelman Trust Barometer (2) (qui mesure chaque année la confiance des citoyens dans le monde entier) concerne les médias en général avec 37% de confiance, en baisse de 3 points par rapport à l’année précédente. 

 

Confiance dans les institutions (en pourcentage) - Edelman Trust Barometer 2021. Trust in France

Confiance dans les institutions (en pourcentage) - Edelman Trust Barometer 2021. Trust in France

 

Ce contexte de défiance généralisée envers les médias et les institutions est propice à l'adhésion et à la circulation des “fake news”. Ce n’est pas le seul facteur bien entendu.

Une défiance qui a eu tendance à s'accroître avec la pandémie. Début 2021, 39% des Français déclaraient ainsi avoir moins confiance dans les médias depuis la crise sanitaire. De fait, l'audience de sites et applications identifiées comme véhiculant des fake news a été multipliée par 2 durant le premier confinement (3).

 

55% des Français citent en premier lieu  la "méfiance" pour qualifier leur ressenti vis-à-vis des médias et de l'information (c’est le sentiment très dominant devant la colère à 18%) (4).

“Quand je reçois une information, je doute souvent de sa véracité, même si elle provient d’un média reconnu”  : 67% des Français partagent tout à fait ou plutôt ce sentiment et attitude. C’est particulièrement le cas chez les 25-34 ans (79%). 

 

Quand je reçois une information, je doute souvent de sa véracité, même si elle provient d’un média reconnu - Ifop pour Flint

Quand je reçois une information, je doute souvent de sa véracité, même si elle provient d’un média reconnu - Ifop pour Flint

 

 

 

Dans ce contexte 83% des Français aimeraient tout à fait ou plutôt que les médias donnent les sources de leurs informations pour pouvoir vérifier par soi-même. C’est davantage le cas des 50-64 ans (89%) et des sympathisants du Rassemblement National (88%).

 

J’aimerais que les médias donnent les sources de leurs informations pour pouvoir vérifier par moi-même

J’aimerais que les médias donnent les sources de leurs informations pour pouvoir vérifier par moi-même
- Ifop pour Flint

 

 

Cette démarche de fourniture des sources d’information a d’ailleurs été entreprise par France Télévisions qui, avec le dispositif nosSources, donne désormais accès aux sources de ses JT et magazines d'information (5).

nossources

nosSources - France Televisions



 

Par ailleurs, les Français sont 52% à déclarer qu’ils ne peuvent pas se faire leur propre opinion sur les différents sujets d'actualité grâce aux médias et à l’information(4).

Le sentiment de pouvoir se forger sa propre opinion grâce aux médias et à l'information- Ifop pour Flint

Le sentiment de pouvoir se forger sa propre opinion grâce aux médias et à l'information- Ifop pour Flint

 


 

73% des Français ont le sentiment qu’il y a trop d’informations et d’être submergé (4). Une des conséquences de ce trop-plein ressenti : 48% estiment qu’il est assez difficile voire très difficile de trouver la bonne information, la juste information sur un sujet d'actualité. C’est particulièrement le cas chez les plus de 65 ans (61%). 

La facilité à trouver une information sur un sujet d'actualité- Ifop pour Flint

La facilité à trouver une information sur un sujet d'actualité- Ifop pour Flint

 



C’est un en fait une euphémisme de dire qu’il y a un problème de confiance envers les médias en France. Le Trust Barometer 2021 de Edelman enfonce le clou (2) 61% des Français sont d'accord avec l'affirmation : “Les médias ne sont pas suffisamment objectifs et ne font pas preuve d’impartialité”. Et pour 57%, c’est encore plus préoccupant : “Les journalistes et reporters tentent délibérément d’induire les gens en erreur en déclarant certaines choses qu'ils savent être fausses ou exagérées.“


Une défiance face à l'information et aux médias en France :  Les médias sont perçus comme partisans et biaisés - Edelman Trust Barometer 2021. Trust in France
Une défiance face à l'information et aux médias en France :  Les médias sont perçus comme partisans et biaisés - Edelman Trust Barometer 2021. Trust in France



Déjà en 2019, la confiance envers les médias avait été étudiée et comparée à l'information délivrée par ses proches, ses pairs, son entourage (6). L’étude Ipsos réalisée auprès de 27 pays révélait que plus d’un quart des Français (26%) faisait davantage confiance à une information délivrée par l’un de leurs proches. 65% des Français pensaient même que ces informations de proches sont intéressantes vs 46% à juger pertinentes celles délivrées dans la presse, la télévision et la radio. Une statistique préoccupante lorsque l’on sait que c’est, entre autres, ce mode de pensée et de fonctionnement qui sous-tend la diffusion des fausses informations sur les réseaux sociaux notamment, selon le principe "je m'informe par moi-même auprès de mes propres sources".

 

 

 

2. Les modes d’accès et l’usage de l’information

L’accès et l’usage de l’information impactent directement l’opinion envers les médias et les sources d’information.

En termes d’usage, on parle “d'hygiène informationnelle”, un peu comme si la bonne consommation des informations préservait la bonne santé intellectuelle.

Le Trust Barometer d'Edelman (2) a distingué 4 critères pour s’assurer une bonne hygiène informationnelle :
1. S’intéresser à l’actualité : lire,regarder ou écouter l’actualité

  1. Consulter plusieurs sources d’information
  2. Vérifier l’exactitude de l’information ou l’intégrité de la source
  3. Ne pas relayer d’information non vérifiée

Or, près de la moitié des Français (49%) ont une mauvaise hygiène informationnelle. Et parmi les 44% qui partagent des faits d’actualités qu’ils trouvent intéressants, seuls 22% pratiquent cette bonne hygiène informationnelle.

 

Les Français et l'information :  Une "hygiène informationnelle" en berne - Edelman Trust Barometer 2021. Trust in FranceLes Français et l'information :  Une "hygiène informationnelle" en berne - Edelman Trust Barometer 2021. Trust in France

 

  

L’accès à l’information se différencie de plus en plus selon les tranches d'âge en France. Il existe ainsi une vraie rupture entre les générations.

Les moins de 35 ans s'informent d’abord par internet (66%), la télévision ne représente que 26% des accès,  alors que les plus de 35 ans s'informent plutôt par la télévision (53%),  internet n'arrivant qu'en 2ème position (23%)(7)

Une rupture des usages dans l’accès à l’information selon l'âge - Kantar Public Onepoint La Croix Une rupture des usages dans l’accès à l’information selon l'âge - Kantar Public Onepoint La Croix 

 

 

 

Le fossé générationnel continue de se creuser chez les plus jeunes : les 18-24 ans s'informent à 75% par internet. Pour cette tranche d'âge, les réseaux sociaux représentent 45% des usages internet(7) 

 

Les réseaux sociaux gagnent sans cesse du terrain comme source d’accès à l’information - Kantar Public Onepoint La Croix - Les réseaux sociaux gagnent sans cesse du terrain comme source d’accès à l’information - Kantar Public Onepoint La Croix  



 

Les sources d’informations sur internet sont diversifiées : les sites web des titres de la presse écrite arrivent en tête (29%) mais les réseaux sociaux gagnent du terrain et représentent 20% des sources d’informations pour l'ensemble des Français. Chez les 16-25 ans, s’informer représente 73% des motivations d’usage des réseaux sociaux.(8) 

Les sources d’informations sur Internet - Kantar Public Onepoint La Croix -

Les sources d’informations sur Internet - Kantar Public Onepoint La Croix 

 

 

Quand les réseaux sociaux ou messageries sont utilisés pour accéder à l'information, en France, c’est Facebook qui est le plus utilisé (43%, en recul de 4 points par rapport à l'année précédente) suivi par YouTube. En un an, ce sont WhatsApp et Instagram qui ont le plus progressé parmi les réseaux sociaux servant d’accès à l’information (respectivement +6% et +3%) 

A noter que 4 des 6 plateformes les plus utilisées pour accéder à l'information en France appartiennent au Groupe Facebook. (1) 


Les réseaux sociaux et messageries utilisés pour accéder à l'information en France - Digital News Report 2020-2021

Les réseaux sociaux et messageries utilisés pour accéder à l'information en France - Digital News Report 2020-2021

 

 

 

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II. Les Français et les fake news, en chiffres

 

 

1. L’exposition aux “Fake News”

Lorsqu'ils en ont conscience, les Français sont 83% à considérer avoir déjà été exposés à des "fake news"  (des informations qui déforment la réalité ou qui sont même fausses) dont 44% une fois par semaine ou plus (soit +4 points par rapport à l’année précédente, traduisant une hausse des fréquences) et 19% 2 à 3 fois par mois.(7)

 

La fréquence d’exposition aux "Fake news"  - Kantar Sofres et Kantar Onepoint pour La Croix janvier 2020- janvier 2021La fréquence d’exposition aux "Fake news"  - Kantar Sofres et Kantar Onepoint pour La Croix janvier 2020- janvier 2021

 

 

 

 

On a tendance à penser que les fausses informations touchent d'abord les jeunes et les personnes peu diplômés. Les journalistes des Décodeurs du Monde ont croisé la liste des sites d'information peu fiables ou douteux élaborée sur le Décodex  avec les données de mesure d'audience de Médiamétrie. 

Les 35-49 ans consomment des fake news

Il en ressort que les plus grands consommateurs de “sites d’information peu fiables” en France ont plutôt autour de 35-49 ans. Au contraire, les personnes âgées sont surreprésentées dans le lectorat des principaux médias d’actualité, mais sont moins nombreuses à consulter ces sites d’information peu fiables.

Qui est confronté aux "fake news" :   Les 35-49 ans surreprésentés dans l'audience des sites peu fiables - Le Monde, Décodex avec les données d'audience de Mediametrie//NetRatings.

Qui est confronté aux "fake news" :  Les 35-49 ans surreprésentés dans l'audience des sites peu fiables -
Le Monde, Décodex avec les données d'audience de Mediametrie//NetRatings.

 

Les "CSP+" ne sont pas moins lecteurs de sites peu fiables que les autres

Les cadres, dirigeants, professions libérales, enseignants (CSP +) sont plus nombreux que les autres catégories dans le lectorat des sources d’informations catégorisées en site douteux (orange) ou site peu fiables (rouge). En fait, leur pratique de consultation de sites d’actualité traditionnels comme des sites douteux est assez similaire à celle des "CSP-". 

Les "CSP+" ne sont pas moins lecteurs de sites peu fiables que les autres - Le Monde, Décodex avec les données d'audience de Mediametrie//NetRatings.Les "CSP+" ne sont pas moins lecteurs de sites peu fiables que les autres
- Le Monde, Décodex avec les données d'audience de Mediametrie//NetRatings.

 

 

 

2. La diffusion des “Fake News”

 

Les diffuseurs de “Fake news”, c’est toujours les autres croit-on souvent. Mais en fait, potentiellement tout le monde peut diffuser de fausses informations…

Le professeur Oihab Allal-Chérif explique (10) : “Les théories complotistes institutionnelles et malveillantes sont reprises par ceux qui y croient, qui les interprètent, les font évoluer, les combinent, et les relaient sous des formes différentes. Il s’agit d’une "uberisation" des fake news ou chacun en devient à la fois consommateur, producteur et diffuseur. Dans un monde où tout le monde se prend pour un expert et est victime de biais cognitifs, chacun pense qu’il est de son devoir d’alerter les autres sur ce qu’il a découvert ou compris et que des forces occultes nous cacheraient.” Ce principe s’applique au-delà des théories complotistes et concerne en fait aussi le partage de fausses informations en général.

 

Toutefois, tous les diffuseurs n’ont pas le même impact

Tout le monde n’a pas le même impact lorsqu’il diffuse une “fake news”. Les mécanismes du marketing d'influence s’appliquent aussi dans ce domaine.  Ainsi une étude a montré que les célébrités et les politiciens très suivis sur les réseaux sociaux se sont révélés être des diffuseurs clés de la désinformation relative au coronavirus, les facts-checkeurs et médias grand public ayant du mal à rivaliser avec la portée de ces influenceurs, du fait d’une plus faible audience et surtout d'une plus faible viralité  :

L'Oxford Reuters Institute for the Study of Journalism a ainsi montré que si les politiciens, les célébrités et d'autres personnalités publiques de premier plan étaient responsables de la production ou de la diffusion de 20% des fausses déclarations sur le coronavirus, leurs publications représentaient 69% de l'engagement total sur les médias sociaux (partage, retweets, like…).

 

ui diffuse les "fake news" ? Oxford Reuters Institute for the Study of JournalismQui diffuse les "fake news" ? - Oxford Reuters Institute for the Study of Journalism

 

 

 

Le volume des fake news

Difficile d’évaluer le volume global des fake news tant les sujets concernés sont variés. Néanmoins, certaines études nous permettent de toucher du doigt une réalité des chiffres.

Une étude publiée par l’Election Integrity Partnership, un consortium de chercheurs sur la désinformation, a montré que seulement 20 comptes Twitter conservateurs et pro-Trump - y compris le propre compte du président alors  @realDonaldTrump - étaient la source originale de 20% des retweets publiant des récits trompeurs sur l'élection de 2020. Trump postaient en moyenne plus de 1000 tweets par mois, avec près de 17 000 retweets chacun en moyenne, un volume sans précédent dans le monde anglophone, selon les chercheurs. Avec le socle d'un groupe de base de plus de 500 adeptes particulièrement enthousiastes qui retwittaient quasi-systématiquement tous ses tweets.

 

 

En quatre ans, le président Trump a fait 30 573 allégations fausses ou trompeuses sur Twitter, en interview, meeting ou  en conférence de presse. C’est une analyse de data du Washington Post qui le montre (11).

Soit une moyenne de 21 par jour avec un pic à 503 le 2 novembre 2020.  Le fait important : Certaines sont répétées des centaines de fois, une répétition qui transforme la fausse information en réalité dans la tête de certaines audiences. Exemple : la fausse information «Nous avons également obtenu des réductions d'impôts, la plus importante réduction et réforme d'impôts de l'histoire de notre pays, de loin.»  a été répété 296 fois !  

 

Trump et les « Fake News » - Washington Post Fact Checker’s database

Trump et les « Fake News » - Washington Post Fact Checker’s database

 

 

Le compte Twitter de Donald Trump est fermé le 8 janvier 2021. Les fake news électorales postées sur les grandes plateformes seraient alors en baisse de 73 % dans la semaine du 9 au 15 janvier, en comparaison de celle allant du 1er au 8 janvier (12) .

Dans le détail, les chercheurs ont dénombré 688000 fausses nouvelles sur le sujet, tandis qu’il en comptait 2,5 millions dans les sept jours précédant l’éviction de Donald Trump.

Les auteurs notent par ailleurs que des hashtags populaires chez les partisans du républicain qui contestent le résultat ont également beaucoup baissé. Il en va ainsi de #FightForTrump : -95,5 %, ou encore #HoldTheLine, en chute de 94,3 %.

La seule éviction de Trump de Twitter n’a pas produit l’ensemble de cet effet : 70 000 comptes Twitter liés à la mouvance conspirationniste Qanon ont été supprimés le 12 janvier.

 

Trump, son éviction et les « Fake News » - Zignal LabsTrump, son éviction et les « Fake News » - Zignal Labs

 

 

De leur côté, les Français ont quand même leur idée sur les “acteurs” diffusant souvent des fake news : ils placent en premier les particuliers sur internet et les réseaux sociaux (86%), mais suivis par les pays étrangers notamment pour interférer lors des élections (74%), puis les partis politiques d’opposition. Les médias ferment le classement, même si la télévision est considérée comme véhiculant davantage de fake news que ses confrères de la presse écrite et de la radio.(13) 


Les acteurs véhiculant des "fake news" pour les Français - OdoxaLes acteurs véhiculant des "fake news" pour les Français - Odoxa



Les Français sont assez lucides : Ils sont en effet 30% à considérer avoir déjà relayé une information à leurs proches ou via les réseaux sociaux,  en se rendant compte par la suite qu’elle était fausse (La part atteint 45% pour ceux qui s’informent principalement via les réseaux et sites internet non professionnels).  Evidemment, ces 2 taux de relais des fake news par les Français sont sous-évalués par eux-mêmes par nature : Pour déclarer avoir déjà relayé une fake news, il faut en avoir conscience, prendre du recul et avoir identifié l'information comme fausse. (13) 

 

Part des Français qui déclarent avoir déjà relayé une "fake news" - Odoxa

Part des Français qui déclarent avoir déjà relayé une "fake news" - Odoxa

 

 

 

3. Fact-Checking et lutte contre les fake news

 

On voit bien que la lutte contre les fake news par les particuliers passent déjà par la bonne identification du caractère douteux voire complètement faux d’une information. 

Or 72% des français pensent qu’il est de plus en plus difficile de distinguer le site d’un média sérieux relayant de vraies informations vs des sites relayant toutes sortes d’informations non vérifiées.(14) 

 

Fake News vs vraies informations : c’est compliqué… - Viavoice

Fake News vs vraies informations : c’est compliqué… - Viavoice



Justement, qui doit vérifier l’information et agir contre la propagation des fausses nouvelles ?  

Les Français sont assez partagés : pour 38%, cela doit être le travail des journalistes (ce qu’ils font déjà via leurs services de fact-checking). Pour 36%, cela doit être le rôle “d’organismes de contrôle”. Mais 29% pensent que cette tâche incombent aux citoyens eux-mêmes.(7) 

 

Les acteurs qui devraient agir contre la propagation des fausses nouvelles - Kantar Sofres pour La Croix  Les acteurs qui devraient agir contre la propagation des fausses nouvelles - Kantar Sofres pour La Croix  



Finalement, les Français déclarent croiser les sources pour vérifier l'information lue sur internet, à 78% (56% de temps en temps, 22% souvent). C’est du déclaratif, et il est difficile de valider ou non cette forte proportion. (15) 

 

Le croisement des sources pour vérifier l'information lue sur Internet. - Observatoire BVA 

Le croisement des sources pour vérifier l'information lue sur Internet. - Observatoire BVA 

 

 

 

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Sources

1. Reuters Institute for the Study of Journalism / Digital News Report 2021
2. Edelman Trust Barometer 2021. Trust in France
3. YouGov RealTime février 2021 et Médiamétrie avec les Décodeurs (Le Monde).Médiamétrie//NetRatings– avril 2019-2020- Audience Internet Global – France – +2 ans
4. Le regard des Français sur les médias et l’information Ifop pour Flint - 2021
5. "nosSources" https://www.francetvinfo.fr/economie/medias/nossources-nouvel-outil-de-transparence-de-l-information-de-france-televisions_4641281.html
6. Ipsos Global Advisor 27 pays – Information et confiance – juillet 2019
7. Baromètre Kantar Public Onepoint pour La Croix - janvier 2021 - Baromètre Kantar – Sofres pour La Croix - janvier 2020
8. Etude Diplomeo 2021. 4682 jeunes âgés de 16 à 25 ans.
9. Le Monde. Etude : La désinformation ne touche pas seulement les jeunes et les personnes peu diplômées ●https://www.lemonde.fr/le-blog-du-decodex/article/2020/08/04/la-desinformation-ne-touche-pas-seulement-les-jeunes-et-les-personnes-peu-diplomees_6048109_5095029.html
10. Covid-19 : une uberisation des fake news - Oihab Allal-Chérif, Business Professor, Neoma Business School
11. Washington Post Fact Checker’s database
12. Etude Zignal Labs, via Washington Post
13.Enquête Odoxa - Les Français et les Fake News - 2019
14.Etude Viavoice pour Le JDD, France TV et Radio France février 2019.
15.Observatoire BVA – Presse Régionale de la Vie Quotidienne – Vague 4 – Les Français et les fake news- avril 2019

Ecrit par Christophe Asselin

Christophe est Senior Insights & Content Specialist @ Digimind. Fan du web depuis Compuserve, Lycos, Netscape, Yahoo!, Altavista, Ecila et les modems 28k, de l'e-réputation depuis 2007, il aime discuter et écrire sur la veille et le social listening, les internets, les marques, les usages, styles de vie et les bonnes pratiques.