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Christophe Asselin - juin 6, 2021

Le social media listening au service de la détection des fake news

2021  et  MàJ 2023

 

Quel est l’apport du social listening dans le cadre de la vaste lutte contre les fausses informations ?

 

L'un des risques les plus importants de la diffusion de fake news est celui de la réputation. Les fake news peuvent causer des dommages importants à la réputation d'une entreprise ou d'un individu. Le public peut croire aux fausses informations sur une entreprise ou ses produits et cela peut avoir des conséquences économiques négatives. Il est donc important pour les entreprises de surveiller attentivement les réseaux sociaux et les sites d'information en ligne pour détecter les fake news et y répondre rapidement.

 

 

Les outils d'écoute et d'analyse des médias sociaux (Social Media Listening) peuvent  en effet vous aider à lutter contre la désinformation et les "fake news" dans votre secteur. Ces plateformes qui collectent l'information, la trient, la qualifient sont en effet bien armées pour détecter et gérer les fausses informations qui polluent les réseaux sociaux et le web en général.

Même si, comme dans tout travail de veille et d'analyse, le regard et la prise de recul d'un "humain" sera primordiale, les outils de veille vous épargneront un gros travail répétitif et fastidieux pour traiter ces "fake news" qui souvent, se propagent en volumes importants . 

Alors, que permettent ces outils face aux fausses informations ?

 

 

Sommaire :

I. Le Social Media Listening : les "Médias Sociaux", bien au-delà des Réseaux sociaux

II. Le Social Listening, de plus en plus utilisé en période de crise sanitaire

III. L’apport du social media listening pour détecter et lutter contre les "fake news"

 

 

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I. Le Social Media Listening : les "Médias Sociaux", bien au-delà des Réseaux sociaux

 

La couverture du social  listening  va en effet  bien au-delà des réseaux sociaux (type Facebook, Twitter, Pinterest ou Instagram), puisque l’on parle bien de "Social Media", à savoir tous les espaces du web hébergeant des articles, messages et conversations. On y inclut donc les forums, les blogs, les sites d’avis consommateurs indépendants ou rattachés à des plateformes (Avis Google et Amazon par exemple) et par extension, tout ce qui peut être publié par les internautes au sein de commentaires sur les sites d’actualités et presse et autres espaces collaboratifs.

 

Les outils de social media listening se comportent comme une plateforme de veille : Leurs fonctionnalités vont en effet permettre de collecter, classer, qualifier les messages et articles essentiels pour votre thème et objectif business, les restituer sous formes d’analyses graphiques (data visualisations) et les diffuser via des dashboards ou des rapports. C'est pour cela qu'ils peuvent apporter certaines solutions dans la détection et gestion des "fake news".

 

La diversité des sources du Social Media Listening La diversité des sources du Social Media Listening 

 

 

 

 

II. Le Social Listening, très utilisé en période de crise sanitaire 

Les plateformes de Social Media Listening ont constitué la deuxième source d'information rapide sur les consommateurs pour les responsables marketing pendant la crise du Covid.

C’est ce qu'avait révèlé le cabinet Gartner dans une étude (1).

Les outils de social media listening sont en effet utilisés par 51% des cadres marketing, derrière les études consommateurs d’instituts et de cabinets mais devant les remontées des employés et les plateformes d’enquêtes clients.

 

Quelles sources  d'information rapides sur les consommateurs utilisent les responsables marketing pendant la crise du coronavirus ? - GartnerQuelles sources  d'information rapides sur les consommateurs ont utilisées les responsables marketing pendant la crise du coronavirus ? - Gartner

 

 

Mais avec la crise du covid, le challenge a été plus que jamais la gestion d’un volume énorme de messages, articles et données publiés sur le web et les médias sociaux.

Le thème du covid-19 avait en effet généré, sur 7 mois, entre janvier et juillet 2020, un nombre de messages faramineux, supplantant tous les autres sujets . Ainsi en avril 2020, les messages liés à la thématique Covid (en bleu foncé ci-dessous) sont 7,5 fois plus nombreux que ceux consacrés à Donald Trump, atteignant un pic à 760 millions de mentions. A tel point que le nombre de messages relatifs à des sujets très populaires du web comme le changement climatique ou le mouvement Black Live Matters sont très largement supplantés.

 

Les sujets les plus discutés en ligne 2019-2020. Web et médias sociaux. Mentions mensuelles – Digimind .  Aurélien Blaha - via Digimind Historical Search. 

Les sujets les plus discutés en ligne 2019-2020. Web et médias sociaux.
Mentions mensuelles –
Aurélien Blaha - via Digimind Historical Search. 

 

 

es sujets les plus discutés en ligne 2023- Web et médias sociaux

Les sujets les plus discutés en ligne 2023- Web et médias sociaux
En 2023, le volume d'informations publiés sur les médias sociaux connait un rebond de volume important : Aux crises Covid, Ukraine et procès Trump se superpose le conflit Israël-Hamas à partir d'octobre

via Digimind Historical Search

 

L’OMS parle même d’infodémie pour désigner le déluge d’informations vraies, fausses et de rumeurs liées à la crise sanitaire. Une masse qui contient donc du bon et du moins bon ,voire du très mauvais en termes de fiabilité et de qualité. “Une infodémie est une surabondance d’informations, tant en ligne que hors ligne. Elle se caractérise par des tentatives délibérées de diffuser des informations erronées afin de saper la riposte de santé publique et de promouvoir les objectifs différents de certains groupes ou individus.” explique l'organisation. (2)

 

Campagnes des Nations Unis contre la désinformation  - United Nations COVID-19 Response

Campagnes des Nations Unis contre la désinformation

- United Nations COVID-19 Response

 

 

Dans les cas extrêmes, la fausse information peut tuer :  Environ 800 personnes sont mortes suite à une fausse information : "Une croyance populaire selon laquelle la consommation d'alcool hautement concentré peut désinfecter le corps et tuer le virus” a circulé dans différentes parties du monde au premier trimestre 2020 (2) .

Oui, la crise sanitaire a également multiplié le nombre de Fake news en nombre et en diversité des thèmes partagés. En témoignent nos études sur les 30 “fake news” les plus répandues sur les médias sociaux en France  ainsi que sur les fake news liées aux vaccins anti-covid.


Etude fake news vaccins anti-covid par Digimind

 

 

 

 

 

III. L’apport du social media listening pour détecter et lutter contre les "fake news"



Un outil de social media listening perfectionné comme Digimind Social par exemple 😉 permet de mieux s’armer contre la désinformation et les fausses informations selon 4 grands axes :

  1. La sélection des sources et des auteurs
  2. Le tri, regroupement et qualification des messages
  3. Une veille  experts sur le fact-checking
  4. Le partage et la collaboration

 

 

1. La sélection des sources et des auteurs

L’évaluation des sources et des auteurs d’une information est l’une des bonnes pratiques pour détecter des "fake news".

Un bon outil de social listening vous permet de sélectionner les sources que vous allez surveiller à partir d’un "magasin" de sources vérifiées, qualifiées et classées. Un premier niveau de votre veille sera donc issu de sources validées. 

 

Un répertoire évolutif de sources qualifiées à sélectionner pour le monitoringUn répertoire évolutif de sources qualifiées à sélectionner pour le monitoring.
Critères de sélection : type de média, langue, pays, secteur, tags de qualification, mots clés -
Digimind

 

 

 

Il est également essentiel de ne pas écarter de votre veille les sites connus pour diffuser des fake news (ou que vous avez identifiés comme tels). En effet, imaginons que vous opériez dans le domaine de la santé. Si vous écartez tous les sites de fake science / pseudo-science liés à votre domaine, vous passerez à côté de potentielles données de désinformation sur votre secteur, votre métier, vos compétences, vos produits voire même sur vos leaders d’opinions. 

Il faut donc surveiller ces sources diffusant de fausses informations en les qualifiant avec des critères de pertinence et fiabilité de l’information et de proximité idéologique, selon une échelle graduée.

Ex: tel site diffuse des informations exactes (faits) mais fréquemment mélangées avec des opinions et même des informations inexactes. Il est proche des mouvances de l’ultra-gauche.

C’est le gros travail qui a été réalisé par le cabinet de conseil du Colorado Ad Fontes Media (3)  : sur ses Media Bias Charts, il analyse et positionne les médias nord-américains selon 2 axes : En horizontal, la proximité politique et idéologique : Gauche, Centre, Droite (au sens américain); en vertical, la nature des "informations" diffusées par le média : en haut, les Faits originaux, puis les Mix de faits et analyses, l’Information sélective, les Informations trompeuses, puis les Fausses informations fabriquées. En bref, plus un média se situe au centre et en haut, plus il est analysé comme impartial et fiable. A l’inverse, un média se situant vers le bas et dans les extrémités de gauche ou de droite est jugé partial et peu pertinent

 

Cartographie des médias d’actualités nord-américain selon la pertinence des informations et la proximité politique. The Media Bias Chart par Ad Fontes Media. Cartographie des médias d’actualités nord-américain selon la pertinence des informations et la proximité politique.
The Media Bias Chart par Ad Fontes Media. 



 

 

2. Le tri, le regroupement et la qualification des messages

Vous avez donc qualifié un certain nombre de sources. Mais il reste, et ce n’est pas rien, tous les messages issus des médias sociaux pour lesquels il est impossible de qualifier tous les émetteurs. Il faudra ici distinguer les messages issus de comptes de médias et d’auteurs identifiés et dignes de confiance, de la masse de messages issus d'anonymes et/ou de comptes non validés. 

 

Taggage de "fake news" via le machine learning à partir d'éléments sémantiques analysés comme similairesTaggage de "fake news" via le machine learning
à partir d'éléments sémantiques analysés comme similaires -
Digimind



L’outil de social media listening peut fonctionner en 2 étapes pour trier les informations :

Qualitativement :

- Pour qualifier automatiquement l'information comme sûre quand elle émane de sources ou auteurs reconnus ou  au contraire sujette à caution ou fausse via le machine learning : on apprend à l’algorithme à repérer les messages douteux, trompeurs via une interface  qui régulièrement, vous propose de classer un échantillon de messages types.

Exemple : vous qualifiez la fausse information “L’Institut Pasteur a créé le coronavirus” comme “Fake news”. Toutes les informations “similaires” seront qualifiées de la même manière.

 

Quantitativement :

- Pour repérer et classer les informations similaires publiées en grand nombre et donc potentiellement suspectes.

 

Regroupement de fausses informations similaires   - DigimindRegroupement de fausses informations similaires - Digimind

 

 

 

3. Une veille "experts" sur le fact-checking

Surveiller les sites et comptes sociaux dédiés à la vérification des informations vous permet d’être tenu au courant d’un certain nombre de ” fausses informations” qui circulent. Exemple : les comptes Twitter de services de fact checking ou questions-réponses sur les faits d’actualité comme @afpFactuel, @decodeurs, @checknewsfr ou encore @20minFakeOff. La surveillance des comptes des journalistes vérificateurs vous apporte un niveau d'information supplémentaire. On détaille beaucoup de ces services et leurs équipes  dans notre billet consacré aux ressources et outils pour détecter les fake news.

Pour une meilleure couverture, il est aussi possible de collecter les messages comportant par exemple le hashtag #factchecking et de les restreindre à votre région, à votre langue.

 

Découvrez notre guide : "Fake News" : Comment détecter et lutter contre la désinformation sur les médias sociaux

Guide >  "Fake News" : Comment détecter et lutter contre la désinformation sur les médias sociaux

 


4. Le partage et la collaboration

Pour analyser et débusquer de fausses informations potentiellement dangereuses  pour votre secteur, votre entreprise ou plus globalement nocives pour l’ensemble des citoyens, ne négligez pas les fonctionnalités de collaboration de votre outil de social media listening :

Partagez vos découvertes et qualifications d’informations fausses ou douteuses pour communiquer

Analysez en mode collaboratif pour vérifier une information : toutes les fausses informations ne sont pas si évidentes à détecter. Lorsqu’il s’agit d’informations partiellement déformées, détournées ou erronées, il est souvent nécessaire de grouper les efforts de recherches, de vérification et de confronter les points de vue. 

 

 

 

Sources

(1) Gartner : "Marketing in Uncertainty" webinar du 20 mars 2020 . Etude citée sur des responsables marketing 

(2) OMS https://www.who.int/fr/news/item/23-09-2020-managing-the-covid-19-infodemic-promoting-healthy-behaviours-and-mitigating-the-harm-from-misinformation-and-disinformation 

(3) Ad Fontes Media, Inc. est une entreprise fondée en 2018 par Vanessa Otero, créatrice du Media Bias Chart. 

 

Ecrit par Christophe Asselin

Christophe est Senior Insights & Content Specialist @ Onclusive. Fan du web depuis Compuserve, Lycos, Netscape, Yahoo!, Altavista, Ecila et les modems 28k, de l'e-réputation depuis 2007, il aime discuter et écrire sur la veille et le social listening, les internets, les marques, les usages, styles de vie et les bonnes pratiques. Il est expert Onclusive Social (ex Digimind Social)