#Beaujolais #primeur
Comme le veut la tradition, chaque année, le troisième jeudi du mois de novembre est celui du Beaujolais nouveau. Vin jeune, le beaujolais divise et fait parler de lui chaque année. Pour les plus courageux, la célébration a commencé dès mercredi soir à Beaujeu dans le Rhône ou l’annonce « Le Beaujolais nouveau est arrivé » a lancé les festivités pour les quelques milliers de personnes qui s’étaient réunies à minuit sur la place de l’Église.
Alors que personne ne s’accorde véritablement sur ses arômes, on est bien souvent d’avis que le Beaujolais c’est avant tout une tradition ancrée et que beaucoup y participent davantage pour l’ambiance que pour la saveur du primeur.
Toutefois, nous ne sommes pas les premiers à célébrer le Beaujolais nouveau. En effet, grâce au décalage horaire, les Japonais, qui font partie des adeptes les plus assidus à cette dégustation annuelle, ont débuté les festivités avec quelques heures d’avance. En 2013, le pays avait fait importer près de 7,9 millions de bouteilles, bien plus que les Etats-Unis qui n’en ont importé qu’1.8 million de bouteilles.
Le Beaujolais est un vin fortement exporté et il semblerait qu’il soit bien plus apprécié au-delà de nos frontières qu’au sein même de notre hexagone.
Cependant les concepts clés collectés en France du 17 au 20 novembre ne marquent pas l’hostilité de certains envers ce vin.
Comme vous pouvez le constater, la majorité des concepts concerne davantage le côté festif du Beaujolais : « dégustation », « Soirée Beaujolais », « Soirée », « Sortie du Beaujolais », « Charcuterie ». On constate que l’on parle davantage du Beaujolais pour l’événement qu’il représente que pour le produit en lui-même. Quelques mentions concernant son goût, son arôme apparaissent tout de même dans de nuage de mots clés : « Goût », « Cassis ».
Chaque année, la même question se pose aussi bien dans les médias qu’aux comptoirs : « Et quel goût il a cette année » ?
Les réponses sont bien évidemment variées et rares sont ceux qui s’accordent sur ce point.
Le fameux goût de banane revient bien évidemment chaque année mais seuls les novices pourraient croire cette suggestion. En effet, le goût de banane fait en réalité écho à une période ou la production était si intensive que la saveur était un effet secondaire de l’ajout d’une levure dans le Beaujolais. Ce procédé n’est plus utilisé alors non, cette année, ne dites pas que vos fines papilles perçoivent un léger arôme de banane, on risquerait de mal vous juger !
Toutefois, les arômes du Beaujolais sont généralement toujours fruités et légers. Tout dépend des procédés de vinification suivis par les différents vignerons qui participent chaque année à la commercialisation de ces vins primeurs.
Pour de nombreux Français, le Beaujolais, ce n’est pas du bon vin. Pourtant, la tradition est présente et bars, restaurants et cavistes ne se plaignent pas des ventes effectuées lors de cette occasion. Les Français ont une forte tendance à le critiquer c’est vrai, mais pas sans l’avoir goûté auparavant. « Il faut goûter avant de dire qu’on aime pas ». Alors finalement, les Français contribuent aussi bien à la forte consommation du Beaujolais qu’à l’alimentation de sa mauvaise image.
En tant qu’habitants du grand pays viticole qu’est la France, certains doivent trouver normal de taquiner un peu ces vins jeunes qui sont élaborés dans la précipitation alors que notre culture est davantage celle des longs procédés de vinification.
Ils doivent certainement avoir chaque année une petite pensée aigrie pour George Duboeuf, négociant qui avait créé le désormais célèbre « Beaujolais Nouveau » en 1967.
Toutefois, le sentiment exprimé sur le web et les réseaux sociaux demeure positif, les détracteurs du Beaujolais n’étant pas les seuls à s’exprimer.
Il faut quitter la France pour trouver des amateurs de Beaujolais nouveau qui l’assument, l’apprécient et le revendiquent. En effet, à Tokyo et New-York, le Beaujolais est apprécié pour sa jeunesse, son goût de raisin fermenté à peine sorti de la cuve.
Ainsi, à Tokyo, on fête le primeur comme nulle part ailleurs. Jugez-en par vous-même :
Comme nous vous l’avons dit précédemment, les Japonais adorent le Beaujolais au point d’en prendre des bains. Ainsi, un spa situé à 3 heures de Tokyo propose pendant 10 jours un bain au Beaujolais. Amoureux du vin primeur, les propriétaires de l'établissement ne gâchent que le strict minimum pour colorer l’eau de leur piscine, à savoir 9 litres par jour.
Deuxième plus gros consommateur au monde de Beaujolais, le Japon ne lésine donc pas sur les moyens pour faire honneur aux vins primeurs.
En France, on célèbre différemment l’arrivée du Beaujolais et les twittos ont lancé un Hashtag qui a connu un certain succès : #RemplaceUnMotParBeaujolaisDansUnTitreDeFilm.
Finissons ce billet avec quelques exemples très inspirés :
Bonne dégustation si ce n’est pas déjà fait !
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