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[Tendances 2021] Empowerment 4.0 : les nouvelles armureries numériques

Rédigé par Christophe Asselin | 22 mars 2021 07:15:00

Caroline Faillet,  CEO de l’Agence Opinion Act  nous parle du pouvoir des foules numĂ©riques Ă  travers les grandes tendances de mobilisation en ligne et de “l’empowerment 4.0”. C'est un article issu du Guide des tendances 2021 en digital, marketing & social mĂ©dia qui compile les points de vue, articles et analyses de 35 spĂ©cialistes. Mais c'est quoi l'empowerment ? 

 

 

 

 

“ Le web a dĂ©sormais vingt ans et avec lui, le processus par lequel les individus se libèrent d’une forme de domination. Ainsi, le digital a octroyĂ© au citoyen le pouvoir de mener ses propres enquĂŞtes sur les entreprises et leurs produits (web 1.0, c’est l’arrivĂ©e des moteurs de recherche), de mobiliser les foules (web 2.0, voilĂ  les rĂ©seaux sociaux) ou encore de mettre les big data au services des causes qu’il dĂ©fend avec des plateformes de pĂ©tition comme change.org (web 3.0, web des data). Cette volontĂ© de s’affranchir des autoritĂ©s scientifiques, politiques, Ă©conomiques, qui place le consommateur citoyen en capacitĂ© de faire, et promoteur de changement, se poursuit et gagne une nouvelle dimension. A quoi va ressembler cette mobilisation 4.0 ? 

 

Pour orchestrer cet activisme généralement non violent, sans leader et basé sur la force de la multitude, les armes sont digitales

 

En 2021, l’empowerment citoyen (1) franchit la barrière du phygital avec l’émergence d’armureries numĂ©riques assistant l’organisation de mobilisations bien rĂ©elles. InitiĂ©e par la rĂ©volution Ă  Hong Kong de 2019 Ă  dĂ©but 2020, ce recours au digital inspire nombre de mouvements partout dans le monde (Tsunami DĂ©mocratique, Extinction RĂ©bellion, Black Lives Matter, Nexta en BiĂ©lorussie.. ) et cherche, via les mĂ©dias sociaux, Ă  donner une dimension mondiale Ă  des conflits locaux. Dans la forme, ces mouvements sont comparables par leur tactique de manifestation : #BeWater, ĂŞtre comme l’eau, c'est-Ă -dire imprĂ©visibles et rapides, via des campagnes constantes, continues et inĂ©puisables de milliers de militants. Mais l’imprĂ©visible requiert justement une organisation hors pair. 

 

Pour orchestrer cet activisme gĂ©nĂ©ralement non violent, sans leader et basĂ© sur la force de la multitude, les armes sont digitales. Le hashtag, toujours, comme cri de ralliement, pour fĂ©dĂ©rer les foules et inciter Ă  l’action (#boycottamazon, #freeuyghurs), Ă  la dĂ©nonciation (#cesardelahonte, #stealthevote) ou encore au soutien (#onapplaudit, #jesuisprof). 

 

La nouvelle tendance vient de la mise Ă  disposition d’un arsenal virtuel :  kits d’action en ligne, applications de gĂ©olocalisation des forces de l’ordre, Google Doc pour recenser des tĂ©moignages ou fournir des modèles de lettres Ă  envoyer aux dĂ©putĂ©s, Google Map inventoriant les cibles d’action… Échapper Ă  la surveillance et partager des informations, en particulier dans les États autoritaires, passe aussi par des applications cryptĂ©es comme Signal, Telegram, WhatsApp qui recrutent des “cercles de confiance” par cooptation, par exemple via un QR code fourni par un membre du collectif.

 

Quand la crise sanitaire entraĂ®ne un confinement mondial, les actions sur le terrain se font plus rares mais le recrutement des armĂ©es d’activistes se poursuit. Le dark social continue sa percĂ©e, notamment Ă  la faveur des actions de censure ou de prises de position politiques des plateformes qui renforcent les idĂ©ologies antagonistes. OdyssĂ©e accueille les complotistes déçus de Youtube, Tippeee prend le relais de la monĂ©tisation des vidĂ©os en favorisant les levĂ©es de fonds. Mais les mouvements les plus puissants ne se limitent pas aux outils, ils enrĂ´lent leurs armĂ©es par un grand mythe, une narration alternative qui fascine les foules  : Qanon, Hold Up ont fait triompher l’irrationnel en 2020. Jusqu’oĂą ira l’empowerment cybernĂ©tique ?

”

Caroline Faillet vous parlera de l’Empowerment 4.0 et

des 3 grandes tendances de mobilisation en ligne en 2021

lors de Socialize World, le 8 avril 

 

(1) Dans son dossier “Le pouvoir des foules numériques en 3 grandes tendances”, Caroline précise :
“  Le terme empowerment est difficile Ă  traduire : il dĂ©signe tout aussi bien un rĂ©sultat qu’un processus, une prise de pouvoir et une autonomisation des individus ou des sociĂ©tĂ©s. Un pouvoir DE, c’est une Ă©nergie, un pouvoir SUR c’est une domination, un pouvoir CONTRE, c’est une transformation. Cette volontĂ© de s’affranchir des autoritĂ©s scientifiques, politiques, Ă©conomiques, qui place l’internaute en capacitĂ© de faire, et promoteur de changement, se poursuit et gagne une nouvelle dimension cette annĂ©e “